Retour d’expérience de rénovation Episode 1
Rénover. Un verbe hautement fantasmé, synonyme de coolitude, de savoir-faire, de patience. Le tout puissance dix quand on rénove soi-même.
La réalité (de mon côté, et après 3 années à vivre dans une maison à moitié finie), est toute autre. Bien sûr, avec M. Lajoie, on a appris plein de choses et on a adoré voir la maison se transformer. Mais, comme tout le monde, on a fait quelques erreurs, qui nous ont coûté du temps, de l’argent, de l’énergie. C’est normal, on apprend en faisant. Il faut avoir rénové trois maisons pour en faire une nickel chrome, m’a-t-on récemment dit. Trois ? La route est longue.
Puisque la majorité d’entre nous n’a ni le temps ni (spoiler) la possibilité d’acheter autant de maisons, dans les 5 prochaines newsletters (hormis celle sur les cadeaux de Noël qui arrive) vous trouverez un retour d’expérience de rénovation qui, j’espère, pourra vous aider ou vous inspirer. L’idée ? Donner la parole à celles et ceux qui ont rénové (eux-mêmes ou non) et leur demander : qu’est-ce que vous regrettez ? Qu’est-ce que vous ne regrettez pas ?
Cela peut être dans le choix des couleurs, des matériaux, de l’aménagement, des relations avec les artisans…
N’hésitez pas à répondre à ce mail si vous avez une expérience à partager, si vous en avez tiré des enseignements qui pourraient nous intéresser.
J’ouvre le bal avec 3 thèmes principaux : la peinture, le béton ciré et l’isolation.
La peinture
Vous commencez à me connaître : j’aime la couleur. Mais comme toute personne sensée, j’ai d’abord repeint l’intégralité des murs en blanc, histoire de “rafraîchir”.
Regret n°1 : j’aurais dû peindre en blanc teinté plutôt qu’en blanc blanc, trop neutre et assez froid. Marine Dubois (architecte d’intérieur que vous avez découverte dans mon Hors Série Couleurs) conseillait par exemple les références Ressource suivantes : La Pamoison (teinte jaune), La Porcelaine (bleuté), La Divinité (plus neutre).
Regret n°2 : avec du recul, je pense que j’aurais pu peindre une ou deux pièces en couleurs avant d’emménager, même si on dit qu’il faut vivre dedans pour mieux se projeter. Une fois installés (et avec des enfants), c’est tout de suite plus compliqué de ressortir le scotch et les bâches.
En revanche, je ne regrette aucune des teintes ajoutées ensuite :
Cuisine : La Merveille de Ressource.
Salle de bain : Middleton Pink de Farrow and Ball (malgré la phrase de M. Lajoie la découvrant “Oh, un beau rose PQ!”, je l’aime toujours autant. Très douce, parfaite pour une salle de bain.)
Toilettes : Preference Red de Farrow & Ball
Chambre et hall d’entrée : Pure Mohair de Peintagone (recommandée par Alexandra Remise, créatrice de La Remise Objets)
Adresse bon plan du tissu vert de la banquette dans une prochaine newsletter
Warning : j’ai trouvé la teinte foncée plus technique à peindre. Le Preference Red m’a donné du fil à retordre. J’avais sûrement appuyé trop fort sur le rouleau (l’énervée) lors de la première couche alors qu’il ne faut pas radiner sur cette première passe. Résultat, j’ai dû faire 3 couches (!!) pour estomper le tout. Marine Dubois le rappelle bien : “la première couche consomme deux tiers du pot, la seconde seulement un tiers.” Bref, beaucoup de peinture, beaucoup de prises de tête, de pots achetés, des finitions différentes car celle que je voulais n’existait pas en petit pot… Bref, si vous débutez, commencez peut-être par une teinte claire.
Rose PQ Farrow & Ball à gauche, Pure Mohair Peintagone à droite (ou beige La Chronasse, au choix)
Le béton ciré
On devait changer le sol de notre cuisine mais on ne pouvait pas mettre de carrelage, cela aurait créé une marche trop haute entre la cuisine et la salle à manger (risque de chute +++).
J’avais pourtant très envie d’un damier blanc / bleu clair, comme dans cette scène du film La Couleur des sentiments.
Devis pro pour du béton ciré : 5 000 € pour 14 m².
Version “on fait nous-mêmes” : 500 € de produits chez Harmony Béton (bon service, bon matos).
Je ne sais pas quelle mouche nous a piqués (surement les nanas sur Insta qui faisaient elles-mêmes leur béton ciré fingers in the nose) mais on s’est lancé naïvement dans ce chantier. M. Lajoie s’est exercé à faire le bon geste (il avait de l’expérience en enduit), on a scruté tous les tutos de la marque, complétés par d’autres sur YouTube. On a pris des notes, chacun a bachoté dans son coin puis en bons élèves que nous sommes, nous avons fait toute la cuisine en apnée, ayant peur du moindre faux pas. Bref, beaucoup d’énergie pour un résultat mitigé.
Disons que de loin, ça passe. Mais dès qu’on regarde de plus près, ça vieillit mal à certains endroits, qui noircissent, sans doute car il nous manquait un peu de matière. Je ne remets pas en question la qualité de la marque. En revanche, on nous fait croire que c’est accessible et facile (leur gamme s’appelle d’ailleurs Isy béton), et ça ne l’est pas…
Aujourd’hui, je miserai plutôt sur le revêtement en caoutchouc repéré chez Godefroy de Virieu, ou sur le linoléum (à ne pas confondre avec le vinyle).
Alain Deloin je vous dis
L’isolation.
Nous n’avons pas isolé la maison avant d'emménager, nous avons juste changé la chaudière. En plein été, on s’est sans doute dit que cet hiver, non non on n’aurait pas froid, et que ces belles fenêtres boisées laissaient peut-être passer un (gros) filet d’air, mais qu’elles faisaient l’affaire. (Je voulais vraiment la maison). Bref, on a mis la tête dans le sable et préféré privilégier ce qui se voyait aka la déco, les sols, les peintures.
Après quelques soirées assis sur un canapé frais et humide, puis un boycott total du salon de ma part, on a compris qu’il fallait passer à l’action : changer les fenêtres, isoler le grenier, isoler le plafond du garage… Petit à petit, la chaleur a fait son nid. Mais la prochaine fois : double vérifier l’isolation et prévoir un budget spécial. Ou au moins s’appuyer sur tout ce qu’il y a à faire pour négocier le prix d’achat !!
Last but not least, je suis ravie de mon sisal kaki trouvé chez Saint Maclou. Même s’il faut faire très attention à l’eau, car ça tache.
Chutes de tissus Claire de Quenetain - merci à Françoise P. pour les coussins

